Sonntag, 10. Februar 2013

Vers une redéfinition de la politique étrangère et de défense du Sénégal dans la sous-région ouest-africaine.


Afin de garantir la pérennité de la stabilité politique intérieure du Sénégal et d’assurer la sécurité des personnes et des biens au Sénégal, dans un contexte d’instabilité et d’insécurité dans la sous-région ouest-africaine, il est impératif que le Gouvernement de la République du Sénégal redéfinisse d’une part sa politique étrangère par rapport aux pays limitrophes et d’autre part sa politique de défense d’une manière générale. Pour atteindre ces objectifs stratégiques et vitaux, le Sénégal doit en premier lieu œuvrer pour l’avènement d’une conscience politique large au sein de la société afro-mauritanienne, une démocratisation de la société mauritanienne dans sa globalité, la naissance d’une société civile attentive sur les questions de respect de droits fondamentaux de l’être humain et la montée d’une élite politique afro-mauritanienne favorable aux intérêts géostratégiques du Sénégal. Pour ce faire la diplomatie sénégalaise doit s’activer de manière coercitive dans le cadre de l’Union Africaine et des Nations-Unies dans le sens à obtenir de la part des autorités mauritaniennes un jeu politique transparent, démocratique et libéral. Parallèlement à cela le Sénégal doit aussi de manière unilatérale se préserver un droit de regard sur le jeu politique mauritanien quant aux aspirations et droits fondamentaux des entités ethnolinguistiques issues de l’éthos sénégambien. Dans cette optique les organismes mauritaniens de respect des droits de l’homme et les partis d’opposition favorables au Sénégal doivent être soutenus par le Sénégal aussi bien sur le plan politique, financier que logistique. L’objectif principal de cette démarche est d’arriver à un Black Empowerment sur tous les plans en Mauritanie. En effet seul une  Mauritanie afro-nègre, panafricaine, afrocentriste, démocratique, libre, indépendante et affranchie de la servitude arabo-berbère peut garantir la sécurité, la paix et bonne entente au nord du Sénégal. Dans ce cas de figure le Sénégal peut compter sur son voisin, frère et ami dans le cadre de la gestion bilatérale des ressources halieutiques sur la façade atlantique, de la mise en valeur du fleuve Sénégal et de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Dans le cas où les despotes berbères en place en Mauritanie s’obstinent à ne pas octroyer au peuple mauritanien souverain, majoritairement négro-africain, son droit fondamental à l’autodétermination, le Sénégal se doit alors d’intervenir afin de venir en aide à la population civile asservie, opprimée et tyrannisée par la violence d’une domination étrangère et illégitime. Cette intervention peut être indirecte, c'est-à-dire elle se limite à un soutien politique, diplomatique, militaire et financier aux Forces de Libération Africaines de la Mauritanie, seule organisation légitime et représentative de la majorité négro-mauritanienne. Une fois au pouvoir les FLAM vont parfaire la politique de Black Empowerment initiée par le Sénégal et ainsi extraire la Mauritanie de la Ligue Arabe et de l’Union du Maghreb Arabe pour l’incorporer dans la CEDEAO, l’UEMOA et la Francophonie.  Une politique d’exportation culturelle massive de la part du Sénégal permettra alors de désarabiser et de ré-africaniser la société mauritanienne.   En ce qui concerne la Gambie, le Sénégal doit concentrer ses efforts diplomatiques afin d’obtenir le départ immédiat de Yahya Jammeh de gré ou de force et la démilitarisation du pouvoir politique en Gambie. Pour cela le Sénégal doit s’atteler à discréditer le président gambien et sa clique auprès de l’opinion publique internationale par une campagne de dénigrement ciblée et virulente. A cela s’ajoutera une diabolisation de la junte militaire au pouvoir en Gambie auprès des USA, de la Grande-Bretagne, de l’Union Européenne, du Canada, de l’Afrique du Sud, des pays scandinaves et de tous es bailleurs de fonds de la Gambie en vue d’atteindre l’isolement du régime gambien sur la scène publique internationale et l’asphyxie économique de la junte. Le Sénégal doit d’une part user de sa position géographique afin de pouvoir faire peser la menace constante d’un blocus sur l’économie gambienne et d’autre part soutenir la société civile, la presse, l’opposition et les syndicats en Gambie de manière à faire survenir une alternance démocratique et pacifique dans cette enclave. Une pression diplomatique internationale initiée par le Sénégal amènera le régime gambien à quitter le pouvoir et faire place à une élite jeune, responsable et soucieuse de l’avenir de la Gambie. Et c’est dans ce contexte que le Sénégal en profitera pour mettre fin au soutien de la Gambie aux rebelles du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance et renforcer le partenariat et la coopération entre nos deux pays. Cette coopération permettra au Sénégal d’entretenir une présence militaire permanente en Gambie afin d’assurer notre sécurité et notre intégrité territoriale à partir de l’extérieur et de garantir la sécurité de la Gambie contre toute menace armée interne ou externe.   Pour ce qui est de la Guinée-Bissau, le Sénégal doit en accord avec les acteurs majeurs de l’espace lusophone que sont le Brésil et l’Angola aider à mettre sur place des structures démocratiques, fonctionnelles et fiables afin d’encadrer la genèse de ce jeune État à notre frontière sud. Une bonne politique d’éducation, de santé publique et de formation professionnelle peuvent permettre l’avènement d’une jeunesse bissau-guinéenne consciente et apte à œuvrer pour la stabilité et le développement de ce pays. Mais cette entreprise sous-entend un engagement sans faille du Sénégal dans le processus de démocratisation de la Guinée-Bissau, de la démilitarisation de la politique bissau-guinéenne, de création d’une société civile avisée et d’une presse consciente de sa mission dans la société. Le retour de la paix et de la sécurité en Guinée-Bissau permettra la relance de l’activité touristique, de l’économie agricole et l’exploitation du sous-sol avec le soutien du Sénégal.  Une reprise de l’activité économique permettra progressivement de lutter contre la pauvreté, la corruption et le trafic international de drogue, maux auxquels ce pays fait face depuis plusieurs décennies. Le Sénégal pourra en faveur de l’évolution positive des choses en Guinée-Bissau profiter de l’occasion pour signer avec les autorités locales des accords de défense et d’assistance mutuelle, lesquels permettront au Sénégal d’assurer sa présence militaire sur le sol bissau-guinéen. Ainsi pourrons-nous assurer la sécurité sur la partie sud de notre territoire à partir du sol bissau-guinéen et aider le gouvernement bissau-guinéen à lutter contre les mutineries, insurrections ou éventuels troubles du genre.  Notre présence militaire de part et d’autre de la frontière avec la Région Naturelle de Casamance, combinée à des opérations militaires d’envergure contre les positions du MFDC pourront aider à venir à bout de la cette rébellion, mettre fin à l’insécurité dans la partie méridionale du Sénégal et à la criminalité transfrontalière qui sévit dans cette zone.  Le retour définitif de la paix en Casamance va sans nul doute participer à accélérer la croissance économique du Sénégal et de ses régions méridionales.   Et s’agissant du Mali, le Sénégal doit s’abstenir de toute intervention militaire directe sur le sol malien dans le cadre d’une action internationale dirigée contre l’invasion touareg et/ou leurs alliés, les combattants djihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique. Dans la mesure où le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, la CEDEAO et l’Union Africaine ont mis du temps à élaborer les bases d’une stratégie en vue d’une intervention au Mali et du fait de la porosité de nos frontières, une participation du Sénégal dans une opération militaire internationale au Mali peut exposer le territoire sénégalais et les citoyens sénégalais à des représailles terroristes. En d’autres termes le Sénégal ne peut pas se permettre de troquer sa sécurité et celle de ses ressortissants contre l’intégrité territoriale du Mali. Ceci-dit le Sénégal doit pour parer à toute éventualité redéfinir sa carte militaire en mettant l’accent sur la capacité et la disposition des troupes de combat sur les zones frontalières avec le Mali avec à la clé une fortification des zones de transit terrestre. Pour accroître la sécurité à nos frontières avec le Mali, en particulier, et pour assurer l’imperméabilité des nos frontières terrestres à toutes structures terroristes ou criminelles d’une manière générale, le Sénégal doit mettre sur pied un Corps de Garde Frontières dépendant du Ministère de l’Intérieur. Ledit corps travaillera de pair avec la Direction de la Surveillance du Territoire et les Renseignements Généraux afin d’assurer la sécurité de nos frontières. Encore une fois une coopération plus étroite entre les différents services de l’État s’avère nécessaire.    Abd El Kader Niang Analyste politique        
 L'auteur Abd El Kader Niang

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