Sonntag, 10. Februar 2013

La triade du développement humain et social.


L’absence de ressources minières considérables, la prédation intensive de nos ressources halieutiques par des sociétés étrangères, la désertification graduelle et l’émigration massive des sénégalais entre autres doivent interpeller la conscience de plus d’un sur le devenir du Sénégal et de ses citoyens. Si la stabilité politique du Sénégal constitue un atout majeur, force est de reconnaître que le marasme économique qui sévit actuellement au Sénégal, fait qu’il est quasi impossible pour bon nombre de nos compatriotes de s’imaginer un avenir au Sénégal. Le manque de perspectives semble condamner la majorité des sénégalais à l’exil. Dans ce contexte il urge d’entreprendre des mesures de redressement pour venir à bout de cette situation alarmante. Il ne s’agit pas ici pour moi d’exposer ma pensée politique dans tout son ensemble, mais plutôt de faire seulement une brève esquisse de ce qui constitue le fondement du développement de toute société humaine. Et donc dans cette optique on pourra dans un temps ultérieur réfléchir sur les voies et moyens à utiliser pour trouver des solutions adéquates aux problèmes soulevés au début de cet exposé.


Il nous faut au Sénégal tout d’abord une santé publique de qualité et accessible à toutes les couches sociales, une autosuffisance alimentaire générale et une éducation pour tous.


Une santé publique de qualité et accessible à toutes les couches sociales sous-entend un investissement financier massif de la part du gouvernement et des collectivités locales. Autrement dit le budget affecté à la santé publique doit être considérablement revu à la hausse. Et pour ce l’État doit consentir à faire des sacrifices dans d’autres domaines, faire preuve de rigueur budgétaire et de discipline financière pour pouvoir soutenir le secteur de la santé avec les économies faites çà et là.
Les entreprises publiques et parapubliques doivent être mises à contribution pour pouvoir dégager des fonds supplémentaires qui seront ensuite alloués au ministère de la santé. Le gouvernement peut aussi parallèlement à cela obtenir des entreprises privées dans le cadre d’un public private partnership le concours financier de ces dernières en échanges d’exonérations fiscales par exemple.


La gestion rationnelle des dépenses municipales, l’audit physique du personnel des collectivités locales et la diversification des apports en sus de la perception effective des taxes municipales peuvent permettre de mettre sur place un système de péréquation et de stabilisation des frais de santé des populations au niveau local.


La suppression des départements ministériels superflus, des institutions budgétivores et des agences nationales inutiles permettront sans nul doute de mettre sur pied un système de subvention des produits pharmaceutiques à l’échelle nationale.


L’autosuffisance alimentaire générale présuppose une rééducation des habitudes alimentaires sénégalaises dans le sens de la consommation des céréales locales et des produits agro-alimentaires made in senegal. Il est inconcevable qu’en 2012 les sénégalais préfèrent le riz importé au riz de la Casamance ou à celui du Delta du Fleuve Sénégal! Pour lutter contre ce phénomène antipatriote il incombe aux pouvoirs publics d’éduquer les sénégalais dès le bas-âge à consommer ce qui est produit et cultivé au Sénégal. Une baisse progressive des quotas de riz importé tendant vers une interdiction générale d’importation de riz et une politique de subvention de la riziculture sénégalaise peuvent aider à faire développer la consommation du riz local par les sénégalais eux-mêmes et par conséquent à redynamiser la production rizicole nationale.  
L’allocation de subventions publiques peut contribuer à faire développer le secteur de l’agriculture et de l’élevage de manière intensive. Le recouvrement des deniers publics détournés, la réduction considérable du budget de la Présidence de la République, la baisse du train de vie de l’État et la suppression des fonds politiques alloués à certains responsables peuvent constituer une manne financière pour subventionner l’économie rurale du Sénégal.


Si réellement 40% du budget de l’État du Sénégal sont consacrés à l’éducation, la crise que l’école sénégalaise traverse ne s’explique pas alors. Un tel pourcentage aurait logiquement pu permettre de redorer le blason de notre système éducatif et de lui restituer son lustre d’antan. Donc dans ce cas de figure un audit du Ministère de l’Éducation Nationale est plus qu’impératif.
Admettons que 40% du budget soient effectivement affectés aux dépenses d’éducation. Il y aura donc suffisamment de quoi payer le corps enseignant et le personnel administratifs des lycées et collèges publics du Sénégal. Et dans ce cas de figure les grèves intempestives des enseignants seront évitables. Les établissements d’enseignement public du Sénégal devront être convenablement outillés en matériels didactiques et suffisamment en salles pédagogiques. Les vacataires et autres volontaires pourront être titularisés. Le système éducatif pourra être reboosté de manière à le rendre plus efficient et adapté aux besoins de la société sénégalaise.



Abd El Kader Niang
Analyste politique

 L'auteur Abd El Kader Niang

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