Sonntag, 10. Februar 2013

La solution à la crise casamançaise n’est pas exclusivement militaire: Une bonne politique de décentralisation, d’investissement et de désenclavement peut ramener la paix, la sécurité et le développement définitivement dans la région naturelle de Casamance (1ère Partie).


Il ne s’agit dans ce propos nullement de remettre en cause l’incessibilité du territoire national sénégalais. La région naturelle de Casamance, ou autrement dit les régions administratives de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, font bel et bien partie intégrante du Sénégal, lui-même un et indivisible. Il s’agit ici plutôt faire l’ébauche d’un ensemble de mesures politiques et économiques qui peuvent entre autres considérablement contribuer à pacifier la Casamance et à rebooster son dynamisme économique. Il convient aussi de souligner le caractère indispensable de la présence des forces armées sénégalaises dans cette partie du pays et donc par la même de saluer le courage, le patriotisme et le professionnalisme de nos soldats en service dans la zone sud.


En ce qui concerne la décentralisation, l’État du Sénégal doit mettre en œuvre une stratégie de mise en valeur du potentiel agricole, hydrographique, forestier, touristique et pétrolifère de la Casamance afin de créer des entreprises et des unités de production industrielle qui contribueront à générer des emplois sur place et à résorber le chômage dans le sud du Sénégal. Cette politique d’industrialisation des régions du sud se fera dans le respect des normes de protection de l’environnement et de la nature, et sera accompagnée par une politique d’éducation et de formation professionnelle afin de lutter contre l’analphabétisme et le manque de qualification professionnelle.


Une baisse de la fiscalité pour les grandes entreprises et un régime d’amnistie fiscale temporaire pour les PME peuvent en tant que stimulant inciter les investisseurs privés nationaux et internationaux à venir investir en Casamance dans le cadre d’un partenariat privé public. Les dividendes générés dans ce partenariat seront entièrement  et exclusivement réinvestis dans les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou pour une période de vingt-cinq ans aux fins de construction de routes, d’autoroutes, d’hôpitaux, d’écoles, d’universités et d’autres infrastructures.


La région naturelle de Casamance, étant pratiquement coupée du reste du territoire national par la Gambie, a besoin d’infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires plus que toute autre région du Sénégal afin de pallier à cette discontinuité géoterritoriale. En fait il faudrait négocier avec les autorités gambiennes l’ouverture d’une desserte par voie ferrée sur l’axe Ziguinchor-Banjul-Kaolack pour faciliter le transport de personnes et de biens entre le sud et reste du Sénégal et mettre en place un dispositif ferroviaire et autoroutier dense pour relier les différentes métropoles du sud et sud-est entre elles.  


La fluidité du trafic entre des différentes régions du Sénégal peut contribuer à enrayer le sentiment de régionalisme et d’ethnocentrisme qui à côté du communautarisme confrérique constitue une entrave majeure à la consolidation du sentiment d’appartenance nationale et au renforcement de la cohésion sociale. Il s’agit ici d’étouffer dans l’œuf  le projet pseudo-indépendantiste des criminels et bandits du MFDC en proposant à la jeunesse sénégalaise de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou un meilleur avenir sous les couleurs de la bannière nationale. L’État du Sénégal devra ainsi cesser toute négociation avec le MFDC et redéployer toutes les composantes des forces de sécurité et défense sur toute la région naturelle de Casamance afin de sécuriser les populations et les biens contre les agressions, les pillages et autres actes de banditisme de la part des bandes armées du MFDC.




Abd El Kader Niang


Analyste politique/ Conseiller en communication




 L'auteur Abd El Kader Niang

Keine Kommentare:

Kommentar veröffentlichen