Sonntag, 10. Februar 2013

Esclavage et servitude involontaire au Sénégal


Chers Compatriotes, il est de ces pratiques sociales avilissantes, discriminatoires et esclavagistes, malheureusement très profondément ancrées dans nos mentalités, mais qu’il faut impérativement bannir de nos mœurs. La démocratie a été sociétale avant d'avoir été politique. La paix citoyenne et la justice sociale passent avant tout par l’équité entre les citoyens eux mêmes. Comment pouvons nous prétendre vouloir accéder au progrès et au développement, si bon nombre des Sénégalais entretiennent dans leurs foyers des domestiques, qu'ils font travailler plus de huit heures de temps par jour, du lundi au vendredi, y compris les week-ends parfois, pour à la fin du mois leur balancer un petit 13.500 F CFA ou moins parfois? Ces pauvres domestiques ont, dans une certaine mesure, un sort similaire à celui des esclaves noirs jadis dans les plantations de coton ou de canne à sucre aux Amériques! Ce qui est le plus effarant dans cette histoire, c'est que le négrier est le frère de race de l'esclave communément appelé "bonne" (du francais bonne à tout faire) ou "Mindaan". Les asymétries et les disproportions dans nos rapports sociaux font souvent qu'un Sénégalais réduit en esclave un autre Sénégalais. A bien y regarder de plus près, le Sénégalais a une très mauvaise philosophie du travail, du service rendu, de l'effort fourni par un tiers et de la prestation de service. A cela s'y ajoutent le poids de nos pesanteurs socioculturelles, qui sont en fait un résidu structurel des sociétés féodales et primitives du Proto-Sénégal c'est-à-dire du Sénégal précolonial. La logique des castes ("nobles", "griots", "forgerons", "bûcherons" etc.) et d’appartenance ethnolinguistique (Wolofs, Sérères, Peuls etc.) n’arrangent en rien la promotion du statut social et juridique des groupes sociaux défavorisés et constitue donc une entrave majeure à la cohésion sociale et à l’unité nationale. Il est temps d’abolir les phénomènes sociaux mindaan, boy, talibé njaangan et les castes (Géer, Géweul, Teugg etc.) et redéfinir les paramètres de rapports sociaux, les rendre plus justes et équilibrés.





PhD Abd El Kader Niang


Analyste politique/ Conseiller en communication.



 L'auteur Abd El Kader Niang

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