Sonntag, 10. Februar 2013

Restructuration de la Police Nationale et Réorganisation de la Communauté du Renseignement.


Je salue certes le départ de Mbaye Ndiaye du Ministère de l’Intérieur et me réjouis par la même de son remplacement par le Général de Corps d’Armée Pathé Seck à la tête de cet important département ministériel. En effet un changement de personnel s’imposait à ce poste, vu les carences dont Mr Mbaye Ndiaye faisait montre. Mais toutefois force est de constater que le déficit sécuritaire du Sénégal est loin d’être réglé!


En outre d’une simple rupture personnelle à la Place Washington, les citoyens sénégalais, dans leur grande majorité, aspirent à une rupture de méthodes dans la gestion de leur sécurité. Et dans ce cas de figure la question qui se pose est la suivante: les forces de sécurité intérieure à savoir la police et la gendarmerie disposent-elles de moyens humains, juridiques, logistiques et financiers suffisants pour s’acquitter correctement de la mission qui leur est assignée? Le climat d’insécurité persistante dans les villes, les événements survenus le 22 octobre en plein milieu de Dakar et la violence permanente dans les stades semblent corroborer la thèse selon laquelle il y a bien des carences en matière de sécurité actuellement au Sénégal. Au fait comment se fait-il que plusieurs centaines d’individus malintentionnés puissent pendant des heures mettre la capitale sénégalaise sens dessus dessous sans qu’il n’y ait une réaction immédiate, coordonnée et ferme de la part des forces de sécurité ? Les services de renseignements généraux n’ont-ils pas été aux aguets pour anticiper sur les événements ?


Un rapport objectif émanant d’une commission d’enquête administrative pourrait certainement mieux nous élucider sur les dysfonctionnements au sein des forces de sécurité lors des manifs du 22 octobre 2012.


Ceci dit le Général Pathé Seck a pour mission de restructurer la Police Nationale dans toutes ses composantes et de réorganiser la communauté du renseignement en particulier. A cet effet il urge de doter la Police Nationale d’une compagnie spéciale d’instruction pour former les jeunes appelés aux missions d’auxiliaires de police simultanément à leur formation militaire de base. La création une Ecole Nationale des Sous-Officiers de Police s’avère nécessaire tout comme tout comme la création d’une Académie de Police chargée de la formation des Officiers de Police. Tous les agents de la police doivent subir une formation en droit, en psychologie et en criminologie. Le recrutement doit-être spécifié par rapport aux besoins des services de police c'est-à-dire adapté aux exigences sécuritaires du moment. Mais au demeurant la police devra donc recruter en permanence des juristes diplômés, des linguistes polyglottes, des experts comptables, des ingénieurs, des informaticiens, des techniciens spécialisés etc. pour faire d’elle-même un corps d’arme complet, autonome et polyvalent.


Afin de mieux parfaire le profil, les aptitudes physiques et le savoir-faire guerrier de ses hommes et de ses femmes servant dans les unités d’élite, la police devra aussi procéder à un recrutement indirect, c'est-à-dire à recruter des éléments issus des paras, des commandos et des fusillers-marins et qui ont fini de servir dans les rangs des Armées.


La taille des effectifs de la police devra être revue à la hausse et au besoin il est tout à fait concevable de mettre sur pied un corps de policiers réservistes.


Les éléments de la police devront avoir quatre jours de service, deux jours d’entrainement et un jour de repos par semaine. Ils s’exerceront régulièrement au tir, auront un souci constant de leur forme physique et pratiqueront au moins un art martial chacun.


Une bonne prise en charge sociale et médicale, un traitement salarial adéquat et une bonne hygiène de vie peuvent permettre aux militaires de la police tous grades confondus d’être en service effectif au minimum jusqu’à l’âge de 60 ans.   


Pour mieux assurer la sécurité des citoyens et la sûreté de l’État la Police Nationale devra agir en concert avec la Gendarmerie Nationale et les Douanes.


Les services de police devront disposer d’un budget conséquent et de rallonges budgétaires suffisantes afin que crise économique n’équivaille plus à crise sécuritaire. Les troupes de police auront droit à un soutien logistique accru (véhicules adaptés à chaque type de mission, armement sophistiqué, munitions en quantité suffisante, matériels de protection, tenues neuves à intervalle régulière, moyens de communication etc.)


L’ancien schéma sécuritaire qui consistait à assurer la sécurité du Sénégal, des ses institutions et de ses citoyens seulement qu’à partir de l’intérieur du territoire national a fait son temps, il convient maintenant d’assurer notre sécurité à partir de l’extérieur de nos frontières terrestres, maritimes et aériennes. C’est ce qu’il convient d’appeler une politique de sécurité extraterritoriale.




Par souci d’efficacité la communauté du renseignement devra être réorganisée de telle sorte qu’il n’y ait au Sénégal que 03 services secrets :




- La Direction Générale de la Sûreté Nationale chargée du contre-espionnage civil et militaire.


- La Direction Générale de la Sécurité Extérieure chargée de l’espionnage civil et militaire.


- La Direction Générale de la Sécurité des Armées chargée essentiellement du contre-espionnage militaire et de la protection des infrastructures de défense.




La DGSN dépendra du Ministère de l’Intérieur, la DGSE de celui des Affaires Étrangères et la DSGA de celui des Forces Armées.  




Le Gouvernement devra s’assurer qu’il n’y ait plus de tutelle civile et bureaucratique composée de magistrats, d’inspecteurs généraux de l’État ou d’administrateurs civils pour commander les forces de police. La direction de la police devra être confiée à un officier général de la police, qui aura le rang d’un Général de Corps d’Armée et qui sera le Haut Commandant des Forces de Police et qui pourra cumulativement être le Directeur Général de la Sûreté Nationale.


  




Abd El Kader Niang


Analyste politique.

 L'auteur 

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