Sonntag, 10. Februar 2013

Aphrodite dans l’arène politique: Une interview avec Mme Nathalie Dia (Miss Sénégal 92’)



Bonsoir Mme Dia, tout d’abord merci d’avoir voulu prendre part à ce numéro de Protubérances.


AKN: Mme Dia, il est très rare de voir une reine de beauté, une égérie, faire de la politique ici au Sénégal, qu’est ce qui vous a poussé à entrer dans la politique? Pourquoi n’avez-vous pas choisi de faire carrière dans la mode, la haute couture ou l’entertainment ?
Bonsoir, c’est moi qui vous remercie de m’avoir choisie parmi tant d’autres pour ce numéro de Protubérances. Je crois fortement en la destinée et au fait que nous ne faisons que suivre le chemin qui nous a été tracé ici-bas. Je n’ai pas cherché à entrer en politique vous savez, les choses se sont imposées à moi tout naturellement. Que je fusse une égérie, une reine de beauté n’est qu’un plus dans ma vie! Il me plait justement aujourd’hui de puiser  dans cette carrière qui fut riche et exaltante  pour sensibiliser, conscientiser et alerter. Une nouvelle page s’ouvre donc à moi plus palpitante car je considère qu’il n’y a rien de plus stimulant que de s’investir pour et dans son pays. Je n’ai jamais cherché à entrer dans un moule encore moins à faire comme toutes les miss, raison pour laquelle j’ai définitivement tourné la page de tout ce qui était paillettes et cotillons lorsque j’en ai senti le besoin.


AKN: Pourquoi avez-vous porté votre choix précisément sur le candidat Ibrahima Fall ?


Je pense qu’il est inutile de revenir sur les qualités reconnus de l’homme. Au-delà de la simplicité et de l’humilité qu’il incarne en tout lieu et en tout temps malgré ses importantes responsabilités ici et ailleurs, Ibrahima Fall a le mérite de nous prouver que le leadership ne s’invente pas, il se vit au quotidien et qu’il est important de fonder sa pensée et ses actes sur la transparence et un sens de la responsabilité vis-à-vis de soi d’abord et des autres ensuite. Il incarne le leader dont le Sénégal a tant besoin et nous sommes avec lui pour y arriver.


AKN: Ne pensez-vous pas que Mr Ibrahima Fall est déphasage d’avec les réalités politiques du Sénégal des années 2000, vu qu’il a quitté la scène politique sénégalaise depuis 1990 ?


Ceux qui sont en déphasage avec leur époque sont ceux qui nous ont précédemment gouvernés et qui se sont retirés sans n’avoir jamais rien compris des sénégalais et des réalités sénégalaises! S’il y a bien un homme en phase avec les réalités politiques du Sénégal c’est bien Ibrahima Fall ! S’il y a bien un homme qui est conscient qu’il faut réconcilier les sénégalais avec la politique, c’est bien Ibrahima Fall ! S’il y a bien un homme qui est persuadé que la responsabilité des élites n’est pas seulement politique et sociale, mais a une dimension éthique, c’est bien Ibrahima Fall ! Lui reprocher d’avoir servi son pays à l’extérieur au lieu de le servir de l’intérieur est un faux-prétexte.






AKN: Au vu de l’issue du scrutin, qui a consacré l’élection de Mr Macky Sall au poste de Président de la République du Sénégal, ne regrettez-vous pas d’avoir soutenu Mr Ibrahima Fall ?


Primo, je me reconnais en l’homme c'est-à-dire dans les valeurs et les principes qu’il incarne! Tous ceux qui sont d’ailleurs dans le mouvement Taxaw Temm l’incarnent et le valorisent.  Secundo, j’ai accepté en âme et conscience de faire miens ces 4 principes que sont Rassembler les Patriotes, Réhabiliter les Valeurs, Restaurer l’Etat de droit, Relancer le Développement et à ce titre je me suis jurée de m’investir pour donner corps à ces valeurs cardinales ! Il me plait de cheminer aux côtés d’un homme d’Etat qui sait ce que c’est que la vraie politique, qui a, à cœur, de simplement servir son prochain et son pays et non se servir. Ma conviction est la même que celle de mon leader et à aucun moment de notre combat je n’ai eu à regretter de l’avoir soutenu!


AKN: Êtes-vous toujours fidèle à votre engagement auprès Mr Fall ?


Ibrahima Fall est en train d’inventer une nouvelle forme de faire la politique à laquelle j’adhère ; ma fidélité  reste sans faille.


AKN: Êtes-vous prête à assumer des responsabilités dans un gouvernement de large consensus, si jamais il devait y avoir un remaniement dans l’attelage de Mr Abdoul Mbaye?


C’est flatteur de penser à moi en ces termes. Je pense que c’est une possibilité qu’il ne faut pas occulter car dans la vie, il ne faut jamais jurer de rien ! Idem en politique ! Je ne sais pas de quoi sera fait demain encore moins ce que me réserve l’avenir mais j’évolue dans un mouvement politique qui entend participer activement à la reconstruction nationale, qui aspire à plus de visibilité. Si des responsabilités me sont confiées, c’est le mouvement qui est mis à contribution.


AKN: Que pensez-vous de Mr Macky Sall ? A votre avis saura-t-il redresser la situation économique du Sénégal et répondre aux nombreuses attentes des sénégalais ?


Macky Sall n’était pas la plus fine lame du paysage politique sénégalais mais force est de reconnaître qu’il a abattu un travail titanesque en sillonnant tout le pays pour se faire connaitre et s’imprégner des réalités du terrain et cela a fini par payer.


Sur la situation économique du Sénégal, c’est encore prématuré de se prononcer au regard de la situation catastrophique qu’il a héritée du régime sortant. Mais on peut d’ores et déjà constater qu’il n’a pas tenu ses promesses ; qu’en matière de rupture il n’en est rien, qu’il reste toujours adepte du principe « faire du neuf avec du vieux » et du clientélisme clanique pour ne citer que cela. C’est regrettable mais nous sommes encore au stade du tâtonnement. C’est un luxe que l’on ne peut pas se permettre. Il semble malheureusement que la priorité pour lui soit ailleurs.






AKN: Qu’est ce que vous attendez personnellement des nouveaux tenants du pouvoir ?


Ce que nous attendons tous, des nouveaux gouvernants c’est qu’ils appliquent les conclusions des assises nationales comme préalablement annoncé. Au sein de Taxaw Temm nous nous sommes engagés à les accompagner s’ils restaient dans cette logique du respect des Conclusions des Assises. Et nous tiendrons parole. Le cas échéant, nous serions là pour leur rappeler leurs promesses.


AKN: Youssou Ndour, un artiste-musicien, auteur-compositeur, pape du mbalax, Youssou Ndour, qui devient Ministre de la République, qu’est ce que vous en pensez ?


J’apprécie l’artiste-musicien mais certainement pas l’artiste-ministre ! Il ne faut pas mélanger pommes de terre et Angleterre ! Chacun a son domaine de compétences ! La Culture et le Tourisme sont deux secteurs qui exigent l’expertise d’hommes avisés. Je pense que Youssou Ndour est N fois plus utile dans son statut naturel d’artiste que cloitré dans un bureau de ministre! Je m’explique : Youssou Ndour a fait le tour du monde, il est connu, adulé et admiré partout dans le monde. Par conséquent, le self made man qui est parvenu à mettre en place le groupe de presse positionné au devant de ses concurrents directs, ne peut,  sous aucun prétexte, succomber à un titre honorifique de ministre dans tel ou tel gouvernement. C’est pour dire donc que Youssou Ndour a été,  est, et restera Youssou Ndour parce que c’est un chanteur hors pair et non un ministre. Je n’en dirais pas plus « less waxul »….


AKN: A votre avis qu’est ce qui défaut au Sénégal en termes de production culturelle et artistique ? 


Au Sénégal, il n’y a pas de politique clairement définie qui puisse aider les acteurs du secteur à éclore et faire de leur art un gagne-pain. De ce fait, il est difficile de parler de production culturelle et artistique, sachant que toutes les conditions ne sont pas favorables à leur plein épanouissement. Pourquoi ne pas créer une politique culturelle qui va encourager la création de galeries d’art et la promotion des artistes ?


AKN: Que faut-il faire pour redynamiser la destination touristique Sénégal ?


Il y a quelques axes que nous pourrions envisager. D’abord, réorientons notre tourisme c’est à dire rendons la destination Sénégal plus compétitive, plus attrayante. Ensuite réduisons les taxes aéroportuaires en les ramenant à un niveau comparable à ceux des pays qui veulent promouvoir le tourisme. Enfin développons le tourisme de découvertes avec la création de campements gérés par les populations locales.


AKN: Tourisme rime parfois avec sexe, pédophilie, dépravation des mœurs etc. qu’en pensez-vous ?


C’est un fait et un problème préoccupant surtout maintenant que la dégradation de l’image de la femme sur fond de violences sexuelles est banalisée. La pauvreté y est également pour beaucoup. Il est plus facile de tomber dans le piège de la prostitution lorsque l’on vient de milieux défavorisés. Certains touristes déclarent qu’ « en se livrant à ce genre de pratiques dans nos pays, ils aident les jeunes à s’en sortir ». Un cercle vicieux…Mais la priorité des priorités dans ce secteur d’activité reste la protection des enfants contre toute forme d’exploitation sexuelle. Il faut absolument protéger les enfants contre toute forme de dérives sexuelles.


AKN: En parlant de mœurs en ces temps qui courent au Sénégal, on ne peut s’empêcher de penser à l’affaire Cheikh Yérim Seck-Ndèye Aïssata Sall, que vous inspire cette histoire de viol, si l’on en croit le verdict du tribunal des flagrants délits de Dakar ?


Je ne vais pas revenir sur un sujet qui a fait les choux gras de la presse à fort coup de détails. Je pense surtout que les deux protagonistes se seraient bien passés d’une telle publicité. Le seul tort qu’a CYS c’est d’être un homme connu. Des viols sont commis tous les jours, personne n’en parle! Cette histoire met à nu notre société, car sur fond d’hypocrisie elle révèle que des Cheikh Yérim Seck et des Aïssata Tall il y en a beaucoup. 


AKN: A votre avis, Yérim est-il victime d’une cabale politico-judiciaire ou plutôt victime d’une liaison extraconjugale qui a mal tourné ?


Il n’est victime de rien du tout ! C’est juste un homme qui a misé gros sur le mauvais numéro.


AKN: Ne voyez-vous pas dans cela une dépravation des mœurs chez les jeunes filles ?


Pourquoi juste indexer les jeunes filles ? C’est toute la société qui est dépravée : hommes, femmes, jeunes, adultes et même les vieux. Chacun de nous devrait plutôt en tirer des leçons.


AKN : Quel conseils donneriez-vous aux jeunes filles ? 


Je n’ai pas la prétention de donner des leçons à qui que se soit ! Faut juste reconnaître que rien ne va plus dans notre société et que c’est elle-même qu’il faut prendre à bras-le-corps. Il faut réhabiliter certaines valeurs cardinales afin de renforcer la famille, l’éducation à la base, les structures sociales et les dirigeants dans la lutte contre les antivaleurs. Tout doit partir de là. Il faut revoir, en profondeur et régulièrement, toute la politique de l’éducation.  







 L'auteur Abd El Kader Niang

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