Donnerstag, 27. März 2014

Maïeutique préliminaire à l’introduction générale au discours sur l‘identité politique nationale et l’appartenance ethno-raciale.
La mondialisation, la chute des frontières, le développement accru de la mobilité humaine, l’intensité des interactions culturelles, le dialogue entre les cultures, les peuples et les religions, la gouvernance internationale de l’économie libérale privée, bref tous ces phénomènes ont-ils sonné le glas de l’État national ? En d’autres termes la globalisation a-t-elle dissout l’identité politique nationale dans un vaste moule abstrait, amorphe et indescriptible ?
L’humanité peut-elle devenir post-raciale ? Peut-on ignorer l’existence des races ? Doit-on feindre d’ignorer l’existence des races pour ainsi se conformer aux normes du politiquement correct d’une civilisation humaine postindustrielle décadente.
S’il n y avait pas de races humaines distinctes les unes des autres pourquoi alors les êtres humains auraient-ils une apparence physique externe différente selon les origines ? Qu’est ce qui expliquerait alors cette catégorisation de la notion d’appartenance en critère de couleurs dites blanche, noire ou jaune selon la situation ? Alors pourquoi parle-t-on de métissage, quand un Noir épouse une Blanche ou vice versa et qu’un enfant naisse de cette union ? Qu’est ce qui explique la biodiversité au sein race humaine ?
La création est plurielle certes, mais est-elle unitaire ?
La diversité ethno-raciale semble constituer une entrave majeure à la cohésion sociale au sein des états nationaux. Et si tel est le cas, ce n’est pas simplement du fait de la diversité en tant que telle mais plutôt du sens politique que certains lui ont conféré au cours de l’histoire. La couleur de la peau et l’apparence physique externe ont de tout le temps fait l’objet du fondement de l’explicatif ou tout du moins des tentatives d’explication d’une oppression politique dite discrimination raciale. Prenons exemple sur le Noir ! Une certaine exégèse de  la Bible veut que le Noir soit un être maudit parce que paraît-il le Patriarche Noé aurait maudit Cham et sa descendance, la race noire (Cf. Genèse 9: 21-27). S’agit-il ici d’un rajout ou d’une falsification de l’histoire ? Les critiques voient en ce passage de la Bible juive une tentative suprémaciste de trouver une explication théologique à la discrimination raciale contre les Noirs. Qui a lancé l’anathème contre la race noire ? Dieu ou Israël ? Le débat est ouvert !
S’il est difficile de prouver l’authenticité ou non de la malédiction de Cham, il est en revanche plus aisé d’établir la responsabilité de certaines institutions religieuses et de leurs élites dans le cycle chronique de l’esclavage des Noirs et de l’occupation coloniale de l’Afrique.
Ceci dit l’histoire et la politique peuvent-elles à elles seules expliquer la déshumanisation en un moment donné de l’homme noir ? La condition de servitude antérieure de la race noire a-t-elle engendré une catégorisation systémique de la conception du rôle de l’homme noir dans une société multiraciale ?
L’appartenance ethno-raciale est-elle décisive pour déterminer l’identité politique d’un individu ou d’un groupe social ? Peut-on reconsidérer le genre humain par delà les critères d’appartenance ethnique ou raciale ? Une société humaine multiethnique ou pluriraciale peut elle devenir post-ethnique ou post-raciale ? En d’autres termes peut-on ou doit-on déconstruire l’ethnicité et la racialité ? Y’aurait-il une incompatibilité socioculturelle prédéterminée entre les différents spécimens humains de sorte que l’on pourrait croire que le flux migratoire d’un groupe social vers un autre peut occasionner une perturbation dans l’organisation ou le fonctionnement l’écosystème sociopolitique de ce dernier ?

Abd El Kader Niang, politologue et essayiste.


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