Maïeutique
préliminaire à l’introduction générale au discours sur l‘identité politique
nationale et l’appartenance ethno-raciale.
La mondialisation, la
chute des frontières, le développement accru de la mobilité humaine,
l’intensité des interactions culturelles, le dialogue entre les cultures, les
peuples et les religions, la gouvernance internationale de l’économie libérale
privée, bref tous ces phénomènes ont-ils sonné le glas de l’État
national ? En d’autres termes la globalisation a-t-elle dissout l’identité
politique nationale dans un vaste moule abstrait, amorphe et
indescriptible ?
L’humanité peut-elle
devenir post-raciale ? Peut-on ignorer l’existence des races ? Doit-on
feindre d’ignorer l’existence des races pour ainsi se conformer aux normes du
politiquement correct d’une civilisation humaine postindustrielle décadente.
S’il n y avait pas de
races humaines distinctes les unes des autres pourquoi alors les êtres humains
auraient-ils une apparence physique externe différente selon les
origines ? Qu’est ce qui expliquerait alors cette catégorisation de la
notion d’appartenance en critère de couleurs dites blanche, noire ou jaune
selon la situation ? Alors pourquoi parle-t-on de métissage, quand un Noir
épouse une Blanche ou vice versa et qu’un enfant naisse de cette union ?
Qu’est ce qui explique la biodiversité au sein race humaine ?
La création est
plurielle certes, mais est-elle unitaire ?
La diversité
ethno-raciale semble constituer une entrave majeure à la cohésion sociale au
sein des états nationaux. Et si tel est le cas, ce n’est pas simplement du fait
de la diversité en tant que telle mais plutôt du sens politique que certains
lui ont conféré au cours de l’histoire. La couleur de la peau et l’apparence
physique externe ont de tout le temps fait l’objet du fondement de l’explicatif
ou tout du moins des tentatives d’explication d’une oppression politique dite
discrimination raciale. Prenons exemple sur le Noir ! Une certaine exégèse
de la Bible veut que le Noir soit un être maudit parce que paraît-il le
Patriarche Noé aurait maudit Cham et sa descendance, la race noire (Cf. Genèse
9: 21-27). S’agit-il ici d’un rajout ou d’une falsification de
l’histoire ? Les critiques voient en ce passage de la Bible juive une
tentative suprémaciste de trouver une explication théologique à la
discrimination raciale contre les Noirs. Qui a lancé l’anathème contre la race
noire ? Dieu ou Israël ? Le débat est ouvert !
S’il est difficile de
prouver l’authenticité ou non de la malédiction de Cham, il est en revanche
plus aisé d’établir la responsabilité de certaines institutions religieuses et
de leurs élites dans le cycle chronique de l’esclavage des Noirs et de
l’occupation coloniale de l’Afrique.
Ceci dit l’histoire
et la politique peuvent-elles à elles seules expliquer la déshumanisation en un
moment donné de l’homme noir ? La condition de servitude antérieure de la
race noire a-t-elle engendré une catégorisation systémique de la conception du
rôle de l’homme noir dans une société multiraciale ?
L’appartenance
ethno-raciale est-elle décisive pour déterminer l’identité politique d’un
individu ou d’un groupe social ? Peut-on reconsidérer le genre humain par
delà les critères d’appartenance ethnique ou raciale ? Une société humaine
multiethnique ou pluriraciale peut elle devenir post-ethnique ou
post-raciale ? En d’autres termes peut-on ou doit-on déconstruire
l’ethnicité et la racialité ? Y’aurait-il une incompatibilité
socioculturelle prédéterminée entre les différents spécimens humains de sorte
que l’on pourrait croire que le flux migratoire d’un groupe social vers un
autre peut occasionner une perturbation dans l’organisation ou le
fonctionnement l’écosystème sociopolitique de ce dernier ?
Abd El Kader Niang,
politologue et essayiste.
Keine Kommentare:
Kommentar veröffentlichen