Dans plusieurs Missions
diplomatiques sénégalaises accréditées à l’étranger, le personnel local est
constitué de citoyens étrangers. On y
trouve la plupart du temps des français qui n’ont rien de commun avec le
Sénégal.
Beaucoup de nos
Ambassadeurs refusent de recruter des sénégalais pour des raisons inconnues.
Pourtant la compétence ne manque pas.
Ces sénégalais
établis pendant des années à l’étranger, ont fait leurs études dans les pays
hôtes et souvent ils connaissent le pays d’accueil mieux que nos diplomates.
Ils peuvent apporter leur expertise à nos diplomates, pour une diplomatie plus
effective et efficace.
D’après des
recherches menées, on trouve des étrangers dans les Ambassades sénégalaises en
Italie, Espagne ou Allemagne pour ne citer que cela. Souvent ils sont les
assistants directs des Ambassadeurs. Un poste d’ailleurs qu’aucun étranger ne
devrait occuper parce que beaucoup de dossiers passent par les mains des
assistants. Il ne s’agit ici nullement
de discriminer le personnel non-sénégalais en service dans nos Ambassades et
Consulats, mais la priorité doit être accordée aux sénégalais d’abord, car ce
sont eux dont les parents payent les impôts au Sénégal. Pourtant c’est la
politique de privilège des nationaux qui s’applique dans les Ambassades de
France à l’étranger. La France ne recrute que ses propres citoyens établis à
l’étranger dans les Ambassades française à l’exception de quelques postes comme
domestique ou gardiens.
Dans beaucoup de
pays comme par exemple les pays membres de l’Union Européenne, les nationaux
sont prioritaires au recrutement,.
Pourquoi donc recruter des étrangers à la place des sénégalais dans nos
Ambassades ?
Le statut de
diplomate s’applique en principe aux agents de droit public de l’État
sénégalais, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, et à la Convention
de Vienne sur les relations consulaires de 1963.
On entend par
personnel contractuel, le personnel recruté sur place. Donc ces personnes ne bénéficient pas du
statut de membre du personnel de la mission, tel que défini dans l’article 1 de
la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Elles ne bénéficient
aussi d’aucune immunité diplomatique contrairement aux agents diplomatiques
envoyés par leur Ministère des Affaires étrangères.
Pour rappel et
selon les estimations du Ministère des Affaires étrangères, le Sénégal dispose
plus de 59 Ambassades dans le monde. Et la plupart de ces Ambassades ne servent
souvent à rien, parce que le personnel qui y est accrédité est souvent
incompétent ou ne représente pas dignement le Sénégal. Rationaliser le
fonctionnement des Ambassades est une chose, réduire les
effectifs de façon inconsidérée en est une autre.
Pourquoi ne pas
faire à la manière du Foreign Office c'est-à-dire à la façon de la Grande
Bretagne ? Cette dernière a, en effet, par souci d’économie, embauché de
nombreux employés, et ses citoyens vivant au pays d’accueil permettant de
juguler les dépenses des Ambassades et des consulats sans que la qualité du
service n’en souffre. Cela permet de réduire les
charges liées au fonctionnement en évitant au trésor public sénégalais les
coûts exorbitants que peuvent engendrer
l’accréditation d’un diplomate de carrière dans une Ambassade, et ce, sans que
la qualité du service en pâtisse, le personnel local connaissant mieux le terrain, la langue et les usages du pays.
En ce qui
concerne le personnel de l’Ambassade : un effort particulier doit être
entrepris pour la gestion du personnel. Une
fois affecté, l’Ambassadeur doit subir régulièrement des contrôles. On doit s’assurer de la constante
adéquation entre ses qualifications et le poste qu’il occupe (connaissance de
la langue, compétences et connaissances adaptées…) ainsi que de la réalisation
des objectifs fixés.
Les recommandations d’une diplomatie efficace et
rentable :
1.
Diminution des coûts en
envoyant peu de diplomates et recruter plus de sénégalais compétents dans les
pays d’accueil, donc insister sur le personnel contractuel sénégalais sur
place.
2.
Adopter une attitude stratégique
de la diplomatie en privilégiant la qualité et non la quantité. Il faut des
implantations stratégiques et efficaces et mettre fin au mythe de la
représentation sénégalaise aux quatre coins du monde. Le rayonnement du Sénégal
c’est bien, l’efficacité c’est mieux.
3.
Rationalisation :
mettre un terme au système de doublons et procéder à une vaste entreprise de
regroupement et de communication en mettant fin, du même coup, à cet éternel
cloisonnement des services.
4.
Cohérence : coller au plus
près aux réalités du terrain en tenant compte des spécificités du pays et des
besoins du Sénégal dans ledit pays. Adapter les effectifs des réseaux diplomatiques du Ministère
des Affaires étrangères et ses objectifs en fonction de la zone géographique,
de la politique extérieure et du développement économique. Et offrir une
politique d’ensemble solide et viable par souci de clarté.
5.
Modernisation : Ne pas
offrir une diplomatie à la politique obsolète mais au contraire créer une
diplomatie qui vive avec son temps. Un travail sur l’image et le recrutement
etc.…
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