Je loue certes le caractère symbolique de ce geste, mais
le Delta du fleuve Sénégal a plus besoin d'une politique sectorielle appropriée
d'investissements structurels que la simple tenue d'un Conseil des ministres.
Pour en venir à bout du marasme économique dont souffre
le Sénégal, il conviendra d'ériger trois pôles d'investissements et de
développement au Sénégal. Le premier dans la région du fleuve Sénégal, le
second dans la région naturelle de la Casamance et le troisième dans le Sénégal
oriental.
Le potentiel hydrographique de la vallée du fleuve
Sénégal peut servir de base de départ pour l'obtention d'une autosuffisance en
matière de production rizicole, céréalière et maraîchère. Il nous suffit tout
simplement de mettre en place une politique adéquate de gestion des ressources
hydrauliques basée sur la construction de bassins de rétention d'eau pour
canaliser la quantité de mètres cubes d'eau douce qui se déverse dans l'océan
atlantique pour ainsi irriguer les plaines continentales de la zone sylvio-pastorale
et augmenter la capacité de production agro-pastorale du Sénégal.
Un volet d’investissements financiers massifs au niveau
des infrastructures routières, autoroutières, portuaires et aéroportuaires
peuvent contribuer au développement l’économie de toute la région du fleuve. La mise sur pied
d’un système ferroviaire dense reliant St-Louis du Sénégal à Dakar, Thiès,
Louga, Diourbel, Kaolack, Podor, Matam, Bakel, Kédougou, Ziguinchor
etc.…peuvent aider à créer et soutenir une dynamique de migrations internes et
d’échanges économiques importants. Ce pôle de développement du Nord associé à
une politique de décentralisation de l’activité économique contribuera à
décongestionner la région de Dakar en fixant les populations de la zone sur
place et attirant les habitants des zones périphériques (Louga, Kébémer, Podor,
Matam etc.). Cette dynamique participe au rééquilibrage de la répartition
démographique entre les différentes zones géographiques du Sénégal et à la
promotion de la mixité interethnique, socle de notre unité nationale et de
notre stabilité politique.
En ce qui concerne la région naturelle de la Casamance,
il conviendra de négocier avec les autorités gambiennes, moyennant le paiement
annuel d’une somme forfaitaire mutuellement convenue, la construction d’un axe autoroutier Kaolack-Banjul-Ziguinchor et d’une
ligne ferroviaire reliant Dakar-Thiès-Kaolack-Banjul-Ziguinchor afin de
désenclaver la Casamance et de mettre à profit ses potentialités agricoles,
pastorales, énergétiques et hydrographiques. Ceci saura trouver une réponse
politique et économique adéquate à la discontinuité territoriale du Sénégal
dans sa partie méridionale. La mise sur pied d’un système communication basé
sur réseau routier, autoroutier et ferroviaire permettra de relier des
différentes villes de la métropole du Sud
les unes aux autres. La construction d’un aéroport international et
boostage du port de Ziguinchor serviront d’appoint à l’économie agro-industrielle
et touristique de la région Sud. La Casamance, notre grenier agricole, sera
ainsi la capitale de l’écologie au Sénégal et en Afrique dans la mesure où
l’activité socio-économique, industrielle et touristique tiendra compte du
respect de l’environnement, de la protection de la nature et de l’équilibre de
l’écosystème. Du fait de sa mixité interculturelle la Casamance contribuera au
rayonnement culturel du Sénégal á l’échelle planétaire.
Le Sénégal oriental sera quant à lui le moteur du
développement de la métallurgie, de sidérurgie et l’extraction minière du
Sénégal. De bonnes infrastructures ferroviaires, routières et autoroutières
peuvent faciliter le transport des produits d’exportation vers le port de
Ziguinchor en Casamance. En plus de cela le Sud Ouest du Sénégal du fait sa
bonne pluviométrie, de la fertilité de son sol et de son potentiel
hydrographique contribue à augmenter notre production fruitière et garantir une
autosuffisance alimentaire largement excédentaire au Sénégal et donc aidera à
faire du Sénégal un pays exportateur de produits agricoles. La construction de
réseaux de parcs solaires dans les zones inhabitées et non cultivables du
Sénégal oriental réduiront de manière significative notre dépendance par
rapport à l’énergie de sources fossiles. Ce dernier point-ci concerne de fait
tout le Sénégal.
Abd El Kader Niang
Analyste politique spécialiste des questions de relations internationales
Conseiller en communication
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